«- J’arrive dans cette clinique, de nouveau dans un état lamentable et je suis tombé amoureuse. Tu es dans une telle merde que tu ne penses pas tomber amoureuse ! D’un autre patient ? Oui, mais drogué et alcoolique, beaucoup trop jeune, et évidemment, ça ne pouvait pas marcher ! Je n’ai plus eu de nouvelles. Mais ça a été… comment dire… simplement beau ! Après toutes ces années, ressentir un sentiment pareil !
- Et lui, il a réagit comment ?
- Positivement.
- Est-ce qu’il était amoureux ?
- Aucune idée. Je n’ai plus eu de nouvelles. Et maintenant je vais te montrer quelque chose à ce propos, de doux amer, c’est encore à côté de mon lit. Il m’a écrit ces mots qu’il m’a donnés. De belles images, non ? Cela m’a beaucoup touchée ».
Ce faisant, elle nous interroge sur notre capacité à envisager de vivre dignement jusqu’au bout : si parmi les difficultés de la vie, la vieillesse est psychologiquement l’une des plus redoutables tant nous sommes peu préparés au renoncement, sans lui, comment accéder à la réduction des conflits qui désorganisent notre vie psychique?
« Et puis, il y eu cette histoire avec cette vieille femme, elle rayonnait, elle n’avait pas de dents comme moi. Je lui ai dit : « Est-ce que je peux vous aborder ? Comment faites-vous pour être toujours aussi éblouissante ? » Alors, elle a répondu : J’accepte ma vie ! Et depuis ça se bouscule dans ma tête ».
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