
laquelle elle vit et qui provoque un état d’insécurité matérielle, précède de peu le « je ne suis plus rien », crié face à l’inanité de telles conditions d’existence et son statut passé d’artiste. Moni K. ne cherche nulle nostalgie pour adoucir son existence. Elle nous entraîne dans la contemplation de son effondrement auquel elle apporte, en contre point, un nouvel éclairage lors du deuxième tournage : la vieillesse est un crime puni d’exclusion. Elle est devenu le réceptacle de tous les « moins » soustraits des autres âges, moins d’attractivité, moins de curiosité, moins d’échanges, moins de créativité, bref, moins de vie. Moni K. puise ainsi dans l’auto-observation, les ressources de mots chargés d’histoires pour rationaliser l’état dans lequel elle se trouve.
Une vieillesse qui se décline en termes de pertes, signe l’échec d’une civilisation éprise de jeunesse et de consommation. Pourtant, derrière l’ignominie de son état qui abolit la linéarité du premier récit, il y a toujours, nous rappelle-t-elle, de l’humain avec ses désirs et sa vie, malgré le poids d’un passé chargé de sa part de désillusions.